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Catholicisme
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«
Enfant, ma première ambition a été d'être le pape », se souvient Tennant
en 2001. Une scolarité pénible dans une école catholique très rigoureuse
va avoir raison de cette vocation précoce. « Je ne suis pas anti-catholique,
explique-t-il en 1993, mais j'ai beaucoup de comptes à régler avec mon
éducation... La boule à zéro, les punitions, je ne peux pas pardonner.
» C'est pourquoi plusieurs de ses textes font référence à cette époque.
Sur It's a Sin, Tennant chante « At school they taught me how to be
/ so pure in thought and word and deed / They didn't quite succeed ».
« Lorsque ce morceau est sorti, le directeur de St Cuthbert, mon école,
a déclaré que cette chanson était une pure invention, que jamais personne
n'avait été aussi maltraité dans son établissement. » This Must Be the
Place... évoque également le sujet : « Pendant des années, raconte Tennant,
j'ai rêvé que je me retrouvais à l'école et que je devais repasser des
examens. Il a suffi que j'écrive ce morceau — où je dit combien je détestais
l'école — pour que ce cauchemar me quitte enfin. »
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Néanmoins, Tennant fait régulièrement référence au dogme catholique dans ses textes. It's a Sin se clôt par une récitation du Confiteor, prière accompagnant la confession des pêchés ; This Must Be the Place... cite différentes prières (la Bénédiction, les Litanies des saints) ; The End of the World mentionne les Prophètes et la Vierge ; les derniers vers de Your Funny Uncle (« To wipe away the tears / No more pain, no fear... ») sont adaptées de L'Apocalypse de saint Jean ; la phrase « What on earth does it profit a man ?» sur A Red Letter Day reprend L'Ecclésiaste ; et les vers « A quick betrayal / A speedy trial / As before / a quick denial », sur Birthday Boy, font référence à la passion du Christ. |
Faut-il y voir une contradiction ? En 1996, Tennant explique : «Je continue à être attiré par la beauté de la symbolique catholique. Je trouve qu'on a beaucoup perdu le jour où on a arrêté de donner les messes en latin, je les trouvais mystérieuses et belles. » C'est donc en esthète qu'il considère désormais la religion. Une position assez courante en Angleterre, où la Bible, dans sa version dite « King James » (1611), réputée pour la richesse, la force et la beauté de sa prose, est considérée par les lettrés comme un livre à part entière. |
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French
Pop
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Fins
connaisseurs de la pop synthétique et commerciale, les Pet Shop Boys
Boys n'ont pas attendu la French Touch pour reconnaître l'indéniable
savoir-faire de la France dans ce domaine. Évoquant la genèse de I'm
Not Scared, Neil Tennant raconte : « À l'époque, Chris et moi étions
obsédés par Irresistible [titre de la version anglaise de Comme un ouragan,
ndlrj, le single de la princesse Stéphanie. Nous aimions ce genre de
pop française, et l'idée de faire de Patsy Kensit une star européenne
de la pop nous attirait... Je voulais que les paroles de I'm Not Scared
donnent l'impression d'être traduites du français. » J'ai pas peur,
une version française du morceau, figure d'ailleurs en face B du single
de Eighth Wonder. À la même époque, Etienne, de Guesh Patti, et Voyage,
Voyage, le hit de Desireless — « une chanson fantastique; presque comme
un morceau de disco éthéré » — ont également retenu l'attention de Tennant,
qui les sélectionne parmi ses dix disques préférés pour 1988. Et lorsqu'il
écrit les paroles de Disappointed (1992), pour Electronic, Tennant s'inspire
du Désenchantée de Mylène Farmer. En 2002, les Pet Shop Boys invitent
le groupe parisien Telepopmusik en première partie de quelques concerts
allemands de sa tournée Release. En 2003, Étienne Daho les contacte
en vue de reprendre You Choose, de Release sur son album Réévolution,
mais le projet ne dépasse pas le stade de l'idée.
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Famille
Royale
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La
première référence à la famille royale d'Angleterre dans les paroles
des Pet Shop Boys apparaît dans One of the Crowd (1989). Tennant : «La
phrase "Don't want to meet the Royal Family / just because I've paid
my tax" vient du fait qu'à cette époque, nous étions régulièrement invités
par la famille royale. » Quant à Dreaming of the Queen, il trouve son
origine dans un sondage révélant que recevoir la reine est le rêve le
plus répandu chez les Anglais. D'où la phrase d'ouverture : « Dreaming
of the Queen / visiting for tea ». Cependant, contrairement a beaucoup
de pop-stars, les Pet Shop Boys ont toujours gardé leurs distances avec
la famille royale, qu'ils n'apprécient guère. « Nous aimerions l'abolir
», déclare Tennant en 1990. L'année suivante, Chris explique : «Je n'aime
pas le prince Charles. Je pense qu'on devrait l'étrangler. » Ironiquement,
à la même époque, Behaviour est lancé en France en présentant les Pet
Shop Boys comme « le groupe favori de la reine ».
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Londres
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Si
Paris, via les cafés Le Select et Le Colisée, sert de décor à In the
Night, et si Bruxelles, Bonn et Barcelone sont citées dans Single, Londres
est de loin la ville à laquelle Tennant se réfère le plus fréquemment
dans ses textes. Cette pratique remonte au début de la carrière du groupe,
puisque le West End de West End Girls est un quartier de Londres. Depuis,
la capitale anglaise a été mentionnée directement ou évoquée, à travers
des quartiers ou des lieux, dans Shopping, King's Cross, That's My Impression,
Up Against lt, The Survivors, The View from Your Balcony, The Ghost
of Myself et London. (Nous laissons au lecteur le plaisir d'y dénicher
les références.) Une photo nocturne de la ville constitue la pochette
de Disco 3. New York revient également régulièrement dans les textes
de Tennant. À ce jour, Two Divided By Zero, Paninaro, Rent, New York
City Boy et Home and Dry y font référence. Tennant a également déclaré
avoir été inspiré par cette ville pour One More Chance et I Get Excited
(You Get Excited too), composés lorsque le duo travaillait avec Bobby
Orlando. À signaler enfin que Hit Music, via les mentions des quartiers
de Kensington et de Spanish Harlem, renvoie simultanément à Londres
et à New York.
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Football
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Si
Go West figure aujourd'hui parmi les hits des stades de football à travers
l'Europe, on imagine la stupeur qu'a pu provoquer, aux débuts des années
1990, son adoption par les supporters, dont l'univers viril se situe
aux antipodes de celui des Pet Shop Boys. « Qui aurait pensé qu'un morceau
des Village People deviendrait le morceau du football ? C'est notre
plus grande réussite », déclare Lowe en 2001. Les relations entre les
Pet Shop Boys et le football ne se limitent pas à Go West. Au début
des années 1990, le duo a sponsorisé pendant quelque temps PSB Riverside,
une équipe de jeunes dans laquelle jouait le frère de Pete Andreas,
un de ses plus proches amis. (Cette équipe est apparue dans le clip
de That Loving Feeling, un single de Cicero de 1992.) Et en 1993, Chris
Lowe a co-écrit et produit Do the Right Thing, 45 tours enregistré par
lan Wright, alors joueur du club londonien d'Arsenal, dont Lowe est
un ardent supporter.
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Extraits
du guide MusicBook Pet Shop Boys de A.Z par Vincent Laufer paru en 2003
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