Le premier
single de l’album présentait d’emblée le nouveau son en question. La musique
ressemble à celle d’un « groupe de rock traditionnel », incluant une vraie
batterie (et pas l’habituelle boîte à rythme), une paire de solos de guitare
électrique, et une manière plus subtile pour les Boys d’utiliser les synthés. |
Les paroles
sont directes et poignantes dans leur simplicité. L’humeur est à l’anxiété
alors que le narrateur souffre de la longue distance qui le sépare de
son amant, parti en voyage d’affaires, et il attend patiemment son retour,
quand il reviendra à la maison « sain et sauf ». En attendant, il reste
anxieux près du combiné téléphonique guettant le moindre appel (« tu sais
que je serai là quand tu appelleras ce soir »). |
Les derniers
mots dits par Chris (« We’re going home ») sont un clin d’oeil voulu à
Paul McCartney, qui terminait de la même façon le morceau « Two of us
» des Beatles. |
Dès l’intro
au piano, cette chanson ne ressemble en rien à ce que les Boys ont pu
faire auparavant (et n’est-ce pas le cas de pratiquement tous les morceaux
de cet album ?). Très Beatles en substance, « I get along » aurait pu
être un morceau enregistré dans les années 60-70. Certains y ont vu aussi
l’influence du groupe Oasis, mais eux-mêmes « pillaient » déjà largement
chez les Fabfour avec leur britpop. |
Au niveau
thématique, le narrateur affirme après avoir rompu avec son petit ami
qu’il « s’en sort très bien sans lui », se sentant aussi responsable de
la rupture que son ex-partenaire. Il regrette certes la fin de cette histoire
en retenant ses larmes mais souhaite que son ex réalise également leurs
erreurs communes. |
Neil a affirmé
à un journaliste que les paroles lui avaient été inspirées par l’ex Premier
Ministre, Tony Blair, qui avait renvoyé de son cabinet un ami, membre
du parlement également, pour une sombre histoire d’argent. Neil y voyait
là une dispute digne des ruptures amoureuses. |
« London
» est une très belle chanson mais néanmoins étrange. C’est l’histoire
de deux déserteurs de l’armée russe qui arrivent à Londres, rêvant d’y
refaire leurs vies. Neil adopte le rôle d’un des émigrés. Dans le refrain,
il incite même son camarade à enfreindre la loi pour devenir riche ; après
tout ce sont déjà des immigrants illégaux, alors rien ne peut les arrêter
(« Je veux vivre avant de mourir »). |
Les Boys
ici critiquent implicitement les systèmes économiques anglais et russe
qui encouragent à la criminalité. « Qu’attendez-vous de nous ? », Neil
et Chris ne semblent porter aucun jugement sur leurs personnages, nous
laissant nous faire notre propre opinion. |
C’est l’unique
morceau de « Release » qui ne fut pas produit par les PSB , ni enregistré
dans leurs propres studios. Il le fut à Berlin par Chris Zippel, qui en
est également le co-auteur. Il fut d’abord envisagé comme troisième single
de l’album (comme ce fut le cas pour l’Allemagne) mais leur maison de
disque EMI n’ayant pas apprécié la phrase « Soyons des hors-la loi »,
le projet capota. |
Avec cette
chanson, Neil et Chris, avec leurs collaborateurs, le producteur “drum
‘n bass” Adam F (Adam Fenton) et Dan Fresh (Dan Stein alias “Dj Fresh”),
ont écrit une des plus belles chansons traitant d’anthropomorphisme, qu’on
appelle aussi en littérature personnification: c’est un terme littéraire
qui se réfère à l’attribution de sentiments ou éléments de nature humaine
aux règnes non humains, consistant à faire d’un être inanimé ou d’une
abstraction un personnage réel (ex : être dans les bras de la mort, une
mer en colère...). Ici le narrateur décrit combien “les nuages s’éloignent”
quand ils voient l’être aimé, “la pluie...”, et d’autres “miracles” de
ce genre apparaissent en sa présence. Bien sûr, de tels événements miraculeux
ne se produisent pas, ils le sont seulement dans le regard de l’amoureux,
sa perception du monde étant altérée par ses sentiments. Ainsi est le
pouvoir de l’amour, Neil chantant: “Une nouvelle journée commence”. |
“Miracles”
est l’une des plus jolies chansons dans le répertoire des Boys. Elle est
construite sur de nombreux accords mineurs, ce qui lui donne un air mélancolique,
comme si le narrateur était conscient de la nature illusoire de sa perception
du monde. C’est cette tension, entre ses visions et la réalité, qui donne
à cette chanson toute sa force. “Miracles” fut le premier single issu
de leur deuxième best of, intitulé “PopArt”. |
A un premier
niveau de lecture, on peut voir dans ce qui fut le 1er single de « Fundamental
» l’histoire d’une relation amoureuse avec quelqu’un d’aisé mais qui ne
serait pas gâté niveau intelligence. Mais en fait, comme pour le morceau
« I get along » de Release, il a été inspiré par les alliances politiques
du premier ministre de la Grande-Bretagne, Tony Blair, avec l’actuel Président
des Etats- Unis, George W. Bush – l’ « idiot » de l’affaire – et en particulier
concernant la guerre en Irak. Lisez le premier couplet en pensant qu’elles
sortent de la bouche du premier ministre… |
Mais Neil
et Chris laissent l’interprétation ouverte, ce qui apparaît comme de la
stupidité pourrait être en fait de la ruse :« est-ce qu’un idiot est vraiment
idiot ou est-ce une autre forme d’intelligence ? ». Ils ne seraient pas
les premiers à suggérer que Bush soit plus malin qu’il n’y paraît, que
son personnage d’imbécile serait en fait un déguisement qu’il utilise
à son avantage dans son pays où règne l’anti-intellectualisme. Donc n’est
pas l’idiot celui qu’on pense… |
Les Boys
ont été assez fourbes pour ne pas dater la chanson, en ne nommant personne,
et en pouvant laisser suggérer toutes autres formes d’interprétation,
jusqu’à lui donner un air homo-érotique, comme ils savent souvent le faire
(cf « The truck-driver and his mate »). |
La vidéo
nous livre une autre interprétation, ou comment les Boys se sentiraient
prisonniers de l’image qu’a d’eux le public en parodiant « Go west » et
« Can you forgive her » alors qu’ils sont ligotés à leurs chaises. |
La génèse
de « Minimal » vient d’un ami italien des Boys, amoureux de « house music
minimale » et qui, lors de sa visite alors qu’ils étaient en vacances
à Ibiza, n’arrêtait pas de chanter « minimal, minimal » dès qu’un morceau
passait. Les paroles s’articulent de façon très abstraite, et très justement
minimaliste, d’après la philosophie «moins il y en a, mieux c’est ». |
Ce titre
fut d’abord envisagé comme 1er single de l’album mais la maison de disque
lui préféra « I’m with stupid », qui, selon elle, avait un plus fort potentiel
commercial. « Minimal » eut le lot de consolation en étant donc le deuxième
single de l’album. |
Lors du
Fundamental tour, la chanson fut couplée en medley avec une plus ancinne
qui épelle son titre de la même manière, le fameux « Shopping ». |
« Numb »
n’a pas été écrit par Neil mais par Diane Warren, faiseuse de tubes des
10 dernières années aux USA (ce que lui ont reproché de nombreux anti-Numb).
Warren l’aurait écrit à la mort de sa mère, alors que dans le contexte
politique de l’album « Fundamental », il faudrait le voir comme un « retrait
psychologique face au terrorisme… ». Le narrateur ne veut plus entendre
les nouvelles du monde, il veut juste se cloisonner dans son monde intérieur,
il ne veut plus ressentir de souffrance et veut être comme « anesthésié,
engourdi ». |
La chanson
a été enregistrée en 2003 et devait faire partie de PopArt mais fut gardée
pour l’album suivant. Un détail intéressant : Neil voulut utiliser un
sample de « Moments in Love » des Art of Noise mais le producteur du morceau,
le même Trevor Horn qui produisit « Numb » et l’album « Fundamental »,
voulait toucher 100% des royalties. Inutile de dire que cela eut pour
effet d’anéantir définitivement l’idée de Neil. |
Nous saurons
peut-être un jour si cette collaboration avait pour but d’apporter un
nouveau hit aux Boys (notamment aux Etats-Unis où les tubes de Warren
sévissent, alors que les Boys sont absents des hits depuis fort longtemps)
ou si c’était seulement parce qu’ils appréciaient le talent d’auteur de
Warren, néamoins ce qui devint le troisième single de l’album ne remporta
pas le succès escompté. |
Le titre
final de l’album Fundamental suit la lignée des morceaux à la production
« over-the-top » des Boys, tels que « Go West », « Shameless », et « Delusions
of grandeur ». Neil l’a même décrit comme « triomphaliste et menaçant
». |
Inspiré
par la législation britannique qui ne facilite aucunement l’obtention
de papiers d’identité, les paroles satiriques sont à mettre dans la bouche
des bureaucrates du gouvernement qui veulent d’un monde uniformisé, conformiste
et fasciste, dont le projet ultime est de rendre tout un chacun « stérile,
immaculé, rationnel et parfait ». |
D’abord
envisagé comme single, « Integral » servit de support promo à la sortie
de Disco 4, dans une version radicalement différente. |
Le premier
single de YES sortit une semaine avant l’album et le site web Popjustice,
ayant eu l’exclusivité de l’écouter en avant-première, rapporta que ce
titre ne sonnait comme aucun autre morceau des Pet Shop Boys, certainement
dû au fait que l’intro et la base mélodique de « Love etc. » furent écrits
par Brian Higgins et Miranda Cooper des Xenomania, bien avant que Neil
et Chris furent impliqués dans le morceau. |
Neil a décrit
ce titre comme étant « post-matérialiste », dans le sens où il y énumère
toutes les choses que l’on n’a pas besoin d’être, ni d’avoir, pour être
en adéquation avec le monde : « Il n’y a pas besoin d’être riche, ni puissant,
ni même beau », même si Neil concède que, sur ce dernier point, « cela
aide ». |
Quand il
chante « Trop de quoique ce soit n’est jamais assez, trop de tout n’est
jamais assez », il cherche à nous faire comprendre que certaines personnes
en veulent toujours plus et ne pourront ainsi jamais être satisfaites.
C’est à ces personnes que « Love etc. » s’adresse. |
En guise
de morale, il finit par nous délivrer le secret du bohneur, selon lui,
qui paraît tellement cliché et évident, mais qu’il est bon de rappeler
dans nos sociétés matérialistes : « On a besoin de bien plus : on a besoin
d’amour ». |
Cette chanson
est de la pure pop solaire, elle apporte le sourire dès les premières
notes et met de bonne humeur durant 3.42. Précédé d’une intro à la guitare
qui donne l’illusion d’un titre folk, le morceau fait un pied de nez et
prend de suite une autre direction, beaucoup plus rythmée et enjouée. |
Au niveau
du thème, cette chanson est la version plus light et uptempo de « It always
comes as a surprise » : tout comme cette dernière, elle traite du pur
bonheur de tomber amoureux, de la joie de trouver quelqu’un qui vous attire
et qui l’est tout autant, réciproquement. Le simple fait d’avoir le coup
de foudre pour quelqu’un peut rendre une personne toute aussi juvénile
qu’un adolescent, au niveau émotionel. C’est ce que traduit ici la fraîcheur
du morceau, avec sa musique sautillante et guillerette. |
Son titre,
par contre, n’est pas d’origine sexuelle (pour ceux qui en comprennent
le second degré), mais viendrait d’une expression que la mère de Neil
utilisait : « Ils ont dû te voir venir » (sous-entendu, « avec tes gros
sabots ! »). |
Neil et
Chris ont admis que ce morceau avait été influencé par un tube des années
80 que nous devons à notre Desireless nationale : « Voyage Voyage » .
Autre lien avec la France : leur maison de disque EMI avait souhaité,
au départ, que ce titre soit un duo avec la femme de l’actuel Président
de la République française : Carla Bruni-Sarkozy… Nous l’avons échappé
belle ! |
Chaque année,
les Pet Shop Boys envoient une carte de voeux aux membres de leur fan
club officiel. Pour les fêtes de Noël de 1997, à la place de la-dite carte,
ils envoyèrent en cadeau un CD contenant une toute nouvelle chanson inédite. |
Dans cette
chanson, Neil exprime sa terrible désillusion : Noël ne serait plus qu’une
fête commerciale, symbolisée par le fait qu’en cette période, on ne voit
pratiquement même plus la neige tomber, du moins en Angleterre. |
On peut
également retrouver cet inédit sur une édition limitée d’un cd de bienfaisance,
« Elton John’s Christmas party », une collection de morceaux de saison
choisis par Sir Elton lui-même. |
Enregistrée
en octobre 2002 pour « The John Peel Show », A Powerful Friend fut à l’origine
écrite deux décennies auparavant dans une version plus rock, sans qu’elle
n’ait jamais pu être terminée. Les garçons en firent une version plus
élaborée pour DISCO 3, mais le titre ne convint pas à la réalisation finale. |
Les paroles
traitent de la relation ambiguë entre deux hommes. l’un « squattant »
l’appartement de l’autre et semblant en profiter, même si l’on comprend
qu’il n’est pas totalement heureux puisque, parfois, on le retrouve «
en pleurs », et même « criant » de douleur. Mais la relation se poursuit
car les deux s’en accommode malgré les insatisfactions. |
A la première
écoute, il semble que le « puissant ami » soit le partenaire dominant
dans la relation, celui qui est « attendu » par l’autre. Mais il est possible
que ce ne soit pas le cas ; en effet, il se peut bien que l’ami puissant
soit quelqu’un d’éminent publiquement, un politicien sans doute, mais
qui en privé adopte le rôle du soumis, cas de figure bien connu en psychologie
clinique. |
Pas étonnant,
à la lueur de ces informations, que les Boys aient eu des difficultés
à finaliser cette chanson, vingt années durant. |